Evidemment, sur le plan historique, la série ne tient guère la route. En septembre 1914, la bataille de la Marne a eu lieu (elle commence le 5 septembre) : ou bien, on est dans les quatre premiers jours du mois, ce qui n'est pas précisé, ou bien les scénaristes ont totalement occulté la bataille de la Marne, ce qui est fâcheux. Par ailleurs, en septembre 1914, les Allemands n'ont pas encore commencé à utiliser les gaz. La présence de cinq ou six soldats devenus fous à la suite des combats n'est pas non plus très crédible : durant le premier mois de la guerre, c'est la guerre de mouvement, des combats en face à face, voire au corps à corps, certes traumatisants, mais pas encore au point de provoquer des délires extrêmes..... C'est l'enfer des tranchées, le vacarmes des préparations d'artillerie, la projection des schrapnells, qui commenceront bientôt à provoquer la folie chez les soldats. Quant aux femmes, ce n'est pas dans le premier mois qu'elles ont pris les rênes des usines et postes de production. Il faut attendre que les besoins se fassent sentir et que les choses se mettent en place. Mais la série, mélodramatique à souhait, reste efficace grâce aux jeux des acteurs : j'avoue n'être guère convaincu par Julie de Bona, qui surjoue et roule des yeux sans cesse ; mais Audrey Fleurot et, surtout, Sandrine Bonnaire, sont remarquables. Bonnaire possède une grâce d'actrice exceptionnelle : elle arrive à traduire excellement tout type de caractère, ici la sévérité, sans méchanceté et sans haine, de la belle-mère en dégageant une classe tout à fait exceptionnelle.