Après un acte d’héroïsme qui a empêché une attaque terroriste dans un train, le vétéran de guerre David Budd (Richard Madden), aussi héroïque qu’instable, se retrouve chargé de protéger l’ambitieuse et puissante Secrétaire d’État à l’intérieur, Julia Montague (Keeley Hawes), dont la politique représente tout ce qu’il méprise.
L’agent, qui a servi en Afghanistan et a vu un bon nombre de ses camarades tués ou mutilés dans une guerre dont la femme qu’il protège est, dans une certaine mesure, responsable, se retrouve alors déchiré entre son devoir et ses convictions. En charge de sa sécurité, ne serait-il pas en réalité son plus grand danger ?
Il n’aura fallu à Bodyguard que 6 épisodes pour non seulement convaincre son public mais aussi remporter les faveurs de la critique qui la nommera à l’Emmy et au Golden Globe de la meilleure série dramatique en 2019.
Véritable phénomène, la série est devenue, en l’espace de deux semaines seulement, le nouveau drame le plus regardé en Grande-Bretagne en 2018, avec un démarrage réunissant 6,8 millions de téléspectateurs sur BBC One : la meilleure audience de la chaîne pour une série télévisée anglo-saxonne depuis 2011.
Et son succès fulgurant ne s’est jamais essoufflé, continuant de grandir jusqu’à la dernière minute. En effet, le sixième et dernier épisode du show a rassemblé en moyenne 10,4 millions de téléspectateurs, avec un pic atteignant même les 11 millions lors des cinq dernières minutes de la série. À titre de comparaison, il faut remonter à Downton Abbey pour rencontrer un tel audimat… Autrement dit : un exploit – noté 4,2 sur 5 par les spectateurs d’AlloCiné et 4,4 sur 5 par la presse spécialisée.
BBC One
Le thriller intimiste, créé et écrit avec finesse par Jed Mercurio et mis en scène avec précision, place en son cœur politique et terrorisme – et permet ainsi au Royaume-Uni de reprendre en main le marché de la série du genre. Mais son propos, Bodyguard l’aborde de façon contemporaine, tout en mettant en avant un autre sujet cher à son créateur : le syndrome de stress-post traumatique dont souffre le héros, magistralement incarné par Richard Madden, à la fois traumatisé, impassible et puissant.
Après son épique passage dans Game of Thrones qui restera gravé dans les mémoires, l’acteur prouve ici tout son talent. Pour sa prestation, il recevra le prestigieux Golden Globe du meilleur acteur dans une série dramatique, une catégorie dans laquelle il sera aussi récompensé au Festival de Télévision de Monte-Carlo la même année.
BBC One
Et face à lui, Keeley Hawes convainc tout autant et c’est de leur alchimie que naît l’envoûtement. Ici, tout se joue dans l’intimité de leurs échanges qui passent essentiellement par leurs regards perçants qui en disent long. Avec peu de mots et beaucoup de gros plans, ils réussissent à fasciner et on entre presque dans leur psyché : deux prestations toute en nuance et simplicité, carrément addictives à regarder.
Avec Bodyguard – qui fait partie de ces thrillers politiques en série qu’il faut avoir vus –, préparez-vous donc à être transporté dans un engrenage de plus en plus alambiqué, où la tension est perpétuelle et les enjeux ne cessent de grimper. Au programme donc, une série aussi divertissante que captivante qui enchaîne scène d’action, twists et cliffhangers sans jamais vous lâcher. Binge-watching assuré.
Bodyguard, créée par Jed Mercurio avec Richard Madden, Keeley Hawes, Gina McKee...
1 saison à voir sur Netflix.
