Avis : Une affaire de principe - Page 3

Inspiré du livre « Hold-up à Bruxelles, les lobbies au cœur de l’Europe » de José Bové, "Une affaire de principe" relate le combat de l'homme politique et de son équipe à mettre le voile sur les dysfonctionnements au sein de la Commission européennes, suite au limogeage du commissaire européen à la santé. Ce drame, construit tel une enquête, plonge le spectateur au cœur des pratiques abusives du lobbying de l'industrie du tabac. Captivant, le récit bénéficie d'une mise en scène chronologique efficace et offre des performances surprenantes de la part du trio Bouli Lanners, Céleste Brunnquell et Thomas VDB.

Amateurs de thrillers dans le creuset des institutions, ce scénario sera une occasion de parfaire vos connaissances et de combler vos lacunes sur le fonctionnement du Parlement européen, ses commissions, ses groupes politiques et ses lobbys. Quoique, sauf à être déjà suffisamment rompu au sujet et avoir les bases, ce fonctionnement va sans doute rester abscons pour le plus grand nombre. Mais bon, même si on ne comprend pas tout, il y a de l’action, de l’intrigue, des rebonds, des gentils contre des méchants et, croisons des doigts, l’espoir de la victoire de la démocratie et de l'intérêt général. Pour les plus hostiles à l’idée même d’Europe et ses institutions supranationales, les aspects empruntés au pamphlet risquent cependant de conforter leur rejet, leur dégoût peut-être, avec l’image donnée d’un « panier de crabes ». Ce n’est pas un biopic de notre activiste José Bové national. Seulement un épisode de son engagement. Même pas peur d’avoir des ennuis avec les écarts sur les règles puisque c’est pour la bonne cause, pour les principes, comme bien nommé. Ça donnera peut-être l’envie à d’autres scénaristes d’aller plus loin. Un José Bové dont le populisme est terrifiant, comme il est dit dans les dialogues. Mais c’est seulement sa réputation auprès de ses adversaires davantage du sérail. Ici c’est une mise en scène de l'élu, outré et énervé mais somme toute raisonnable.

Des lobbys et des députés européens pas très propres voir corrompu , rien de bien nouveau et de la en en faire un film , pourquoi pas. Le résultat est juste correct , pas tout le temps passionnant.

Film dossier, genre que j'aime bien, réalisé par le cinéaste Antoine Raimbault dont j'avais apprécié son précédent long métrage "Une intime conviction" avec une histoire qui mettait en lumière une personnalité politique, c'était Éric Dupont-Moretti, tandis que là, c'est José Bove pour "Une affaire de principe". On passe du tribunal au parlement européen avec le député à la célèbre moustache fumant une pipe, qui s'aperçoit, avec l'aide d'un assistant et une stagiaire, le trafic de tabacs à gros sous qui nuise la santé des fumeurs avec des hauts responsables du parlement en silence. José Bove mène l'enquête avec son équipe de trois en feuilletant dossiers, aveux, etc... .Une œuvre qui remplit le contrat d'intriguer et documenter le spectateur avec un scénario qui amène beaucoup de convictions et des acteurs dont leurs personnages ne sont pas des super-héros gros cigares mais des gens simples comme vous et moi qui vont au restaurant, au bureau, joué impeccablement par Bouli Lanners, Thomas VDB et Céleste Brunnquell. Les couloirs et l'assemblée Européen sont très bien retranscrites à l'écran.

En 2012, le commissaire européen à la Santé, le Maltais John Dalli, est brutalement limogé. Dalli est en réalité victime d’une cabale, étant à l'origine d'une directive Tabac combattue par l'industrie du tabac et son puissant lobby, Dalli a été accusé à tort de corruption. Très vite, José Bové a été persuadé qu'il s'agissait d'un coup monté. Attaché au principe de la présomption d'innocence et désireux que le Parlement européen soit un lieu où les lois et les principes démocratiques sont respectés, Bové, bien qu'étant un opposant politique de Dalli, a mené sa propre enquête dans l'optique de le blanchir, avec l'aide d'un assistant parlementaire et d'une stagiaire. C'est ce que raconte le film, un film passionnant quand bien même il est, parfois, un peu difficile à suivre. On se perd parfois un peu dans les méandres des institutions. Un film qui nous conduit à Bruxelles, à Strasbourg, à Marseille, sur le Larzac, à La Valette, Antoine Raimbault a réalisé un thriller dans lequel ses personnages sont des parlementaires… Leurs armes ce sont des conférences de presse, un smartphone qui recueille une confession, une imprimante qui sort un mail capital…Bouli Lanners porte les moustaches de Bové… Thomas VDB est Fabrice, l'attaché parlementaire, Céleste Brunnquell est Clémence, la stagiaire …tous les trois sont bons …mais la question finale qui se pose à l’issue du film est la suivante : le film n’épargne pas José Barroso, le très controversé patron de la commission, passé depuis chez Goldmann Sachs…ni Giovanni Kessler à l’époque directeur de l’OLAF, Office antifraude européen qui a été condamné en septembre 2023 à Bruxelles pour une écoute illégale visant à incriminer l'ancien commissaire européen à la Santé, le Maltais John Dalli, soit 11 ans après…. on se demande si la vision du film va inciter les électeurs à aller voter le 9 juin. A moins que la vision chevaleresque de la politique portée par José Bové redonne un peu de foi dans les hommes politiques….

Grâce à des acteurs entraînant et de réelles qualités pédagogiques, « Une affaire de principe » réussit à être captivant malgré un sujet et un cadre plutôt austère. Un film utile qui tient plus du documentaire que du drame. C’est sa faiblesse.

J'ai vraiment bien aimé ce film à mi-chemin entre documentaire et fiction... L'atmosphère florentine régnant à la Commission de Bruxelles, au Parlement européen, est bien rendue... J'aime bien Bouli Lanners en José Bové... Un bon thriller psychologique... et instructif!

Personnellement j'ai eu quelques difficultés à démêler tous les fils de l'intrigue, mais on se laisse prendre par le rythme de thriller politique. Les personnages sont bien servis par des acteurs plutôt sympathiques.

Belle surprise je dois dire ce film m'a tenu en haleine pendant 1h40 même si l'on connait un peu l'histoire, une piqûre de rappel ne fait pas de mal ,l'exellent ,Bouli Lanners est toujours parfait ,il sait choisir ses rôles , de plus Thomas VDB que je ne savais pas acteur se révèle être un bon comédien ,ainsi que la petite Brunquell que demander de plus

De Antoine Raimbault (2024).
un film très bien mené sur un des scandale qui a ébranlé les institutions européennes en 20212.
Mais plus encore. Mené comme un thriller politique sans aucun meurtre, coup de feux , le film déploie tous les ressorts d'une véritable enquête policière , un véritable travail de fourmis non pas de policiers férus à ce genre d'enquêtes mais de la part de parlementaires bien 'sages' avec comme seules armes , une conviction ancrée au plus profond d'eux même sur une certaine idée de la démocratie , et uniquement des moyens presque anodins de bureaucrates . En ce sens le film est très bien mené car il est autant didactique (sur le fonctionnement des institutions européennes) que passionnant sur la menée de l'enquête . L'autre aspect du film est le combat dantesque entre les puissances de l'argent (lobby) et les institutions. Combat qui date de la naissance même des institutions démocratiques . Un véritable playdoyé sur la nécessité de vigilance pour que l'intérêt général ne soit pas floué par les intérêts des puissances de l'argent. Fouillée et bien documentée, le film de plus est bien interprété par des comédiens vraiment inspirés . Bouvil Lanners campe un José Bové plus vrai que nature ! Avec aussi Thomas VDB et Céleste Brunnquell.

Une intéressante plongée dans les méandres d'une administration, fut-elle européenne. Le suspens est parfaitement géré et la qualité du rythme et des acteurs en font un bon film, indépendamment même de l'intérêt du sujet.

Je m'interroge encore sur l'intérêt d'avoir proposé cette "enquête" fictionnée (le réalisateur s'appuie sur un bouquin de José Bové, mais crée le personnage de la jeune stagiaire). En nous contant l'affaire sous la forme d'un documentaire, le réalisateur aurait pu prendre un ton plus pédagogique. Là, dans le format "film thriller" choisi, à la durée plutôt contrainte (1h 35), il nous faut porter une attention vraiment très soutenue pour comprendre, vu l'enchaînement des situations porteuses d'informations. Ni déçu ni enthousiasmé par la performance de B. Lanners : à vrai dire, le rôle ne se prête pas à un numéro d'acteur.

Très bon film au propos maîtrisé, aux bons acteurs, à l'originalité, au réalisme...

Une affaire de principe est une petite pépite que tout cinéphile doit voir.

Après "Révélations" (1999) titre formidable de Michael Mann, sur le poids délétère de l'industrie du tabac au sein de l'appareil démocratique américain, " une affaire de principe" révèle les tentatives de corruption au plus haut niveau de l'administration europeenne de la part de cette même industrie.

" Adults in the room" (2017) de Costa Gavras avait déjà souligné les effets de la perte de souveraineté des Etats membres de l'UE avec l'exemple de la crise survenue en Grèce. " Une affaire de principe" reprend le flambeau de ces deux titres.

Certes, au plan cinématographique, " une affaire de principe" ne présente pas de qualité créative particulière mais son intérêt, indéniable, est dans son sujet.

Le dévoiement de l'idée européenne par certains de ses principaux responsables mérite d'être connue et la contribution salutaire de ce film au débat peut être applaudie.

On pourra néanmoins regretter certaines scènes explicatives qui manquent vraiment de didactisme ( c'est le défaut majeur du titre), laisseront vraisemblablement une partie du public au bord du chemin et réduiront l'impact du titre. Dommage.

On notera la prestation de l'actrice norvégienne L. Kongsli qui dans un second rôle laisse le reste de la distribution loin derrière. Dotée d'une présence et d'un charme formidable, les scènes où elle est présente sont, au plan artistique, les meilleures.

Belle réussite !
Un pari audacieux, un triller passionnant éclairant la complexité des institutions européennes
Bien rythmé, bien filmé,
3 acteurs géniaux avec une mention spéciale à Bouli Lanners
Bravo à Antoine Raimbault pour ce second film , je recommande